Le Parlement sud-coréen avait adopté, le 12 mars 2004, une
motion sans précédent qui suspendait de ses fonctions le président
Roh Moo-hyun, et plongeait le pays dans un vide institutionnel.
Cette destitution, votée par une assemblée sortante dominée
par le GNP (alors promis, selon les sondages, à une défaite électorale)
avait été votée par 193 voix, bien au-delà donc
de la majorité des deux tiers exigée
par la Constitution coréenne. Cette destitution, assortie d'une suspension
immédiate, fut une première dans l'histoire du pays. Le premier
ministre Goh Kun s'était vu confier l'intérim.
Les boycotts étaient du fait des quarante-sept fidèles du
président Roh Moo-hyun réunis au sein du parti URI, qui avaient
qualifié cette procédure de "théâtre
de Guignol" et de " mauvaise farce" pour une "
peccadille électorale".
Le président avait apporté en février 2004 son soutien
au parti URI (pour les élections d'avril), ce qui, en Corée
du Sud, est une infraction au code électoral.
Dès l'annonce de la destitution, dix mille partisans du président
déchu s'étaient rassemblés dans la nuit près
de l'Assemblée nationale sud-coréenne, protégée
par la police anti-émeute. Dès le lendemain les marchés
financiers sud-coréens réagissaient vivement et la monnaie
nationale, le won, perdait 4% de sa valeur.
Politiquement, l'opposition conservatrice constituée par le Grand
parti national (145 députés) n'avait pas conduit le procès
du président, mais s'était livrée à une embuscade
politico-constitutionnelle, profitant du fait qu'elle était encore
majoritaire pour un mois, pour s'allier avec le centristes du Parti démocratique
(62 sièges), afin de mettre en difficulté le président,
sous le prétexte qu'il avait été partisan en exprimant
ses sentiments de sympathie pour le parti URI.
Le président Roh Moo-hyun, politiquement de centre-gauche, avait été élu
en février 2003, grâce à une alliance avec le Parti démocratique.
Mais, depuis son arrivée au pouvoir, la cote de popularité du
président s'était effondrée et était passée
au-dessous de 30%. Des affaires de scandales financiers, liées au
financement illégal des partis politiques, avaient atteint directement
le président à travers l'inculpation de plusieurs de ses proches
collaborateurs.
Cependant, à l'encontre du but recherché par l'opposition
conservatrice, les partisans du président déchu se sont mobilisés,
et les élections législatives se sont transformées en
plébiscite pour la restauration du président Roh Moo-hyun.
Lors des élections du 15 avril 2004, le parti URI qui soutenait le
président Roh Moo-hyun gagnait les élections législatives,
et le 14 mai 2004, les neuf juges de la Cour constitutionnelle sud-coréenne
infirmaient cette destitution et rétablissaient le président
dans tous ses pouvoirs.
Sources : CoreeDuSud.com, Wikipédia Page précédente.../ Haut
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